L’église de la Trinité-de-Clisson était, à l’origine un prieuré Bénédictin, avec paroisse, dépendant des abbayes de Saint-Martin-de-Vertou et de Saint-Jouin-de-Marnes. Au XIIe siècle, elle est occupée par les chanoines réguliers de l’Ordre de Saint Augustin. En 1645, des religieuses Fontevristes de la Regrippière en Vallet s’y installèrent. Le couvent fut incendié en 1794 par les colonnes infernales des armées républicaines.

Dès le XIIIe siècle, l’église est dotée d’un chœur avec abside, de chapelles latérales et d’un clocher carré. Au XVIIe siècle les religieuses Bénédictines remplacèrent le chœur roman par un chœur allongé, avec un retable baroque remarquable. Elles démolirent la partie sud du chœur pour construire leur oratoire. A la Révolution, l’église revint à la paroisse.

Vers 1867-1868 des travaux sont entrepris. La façade est refaite dans un style néo-roman, alors que le style néo-gothique est privilégié pour l’intérieur du monument cultuel.

  • Dans cet endroit, s’élevait jadis un prieuré bénédictin, dépendant de l’abbaye de Saint-Jouin-des-Marnes en Poitou et par contre-coup de l’abbaye bénédictine de Saint-Martin de Vertou. Au début du XIIe siècle, le monastère de la Trinité est occupé par un chapitre de chanoines réguliers de Saint Augustin. Vers la fin du Moyen Age, une paroisse se forma autour du prieuré de la Trinité.
  • En 1105, à l’instigation de l’évêque de Nantes Benoît, nous voyons Brice, abbé de Saint-Jouin-de-Marnes et Gaudin, seigneur de Clisson, abandonner certaines prétentions sur les chanoines réguliers de l’Ordre de Saint Augustin de la Trinité, moyennant 5 sous de rente payée à l’abbaye de Saint-Martin-de-Vertou.
  • Avant le XVIIe siècle, les moines Bénédictins avaient repris possession de leur maison de la Trinité.
  • Le 2 juin 1645, après le départ des Bénédictins pour Vertou, une petite communauté de religieuses Fontevristes de la Regrippière en Vallet s’installe dans le prieuré. Le nouveau monastère est placé sous l’autorité de l’évêque de Nantes. A côté de leur noviciat, les religieuses tiennent un pensionnat pour jeunes filles. Elles restent dans ce lieu jusqu’à la Révolution.
  • L’église est attribuée au XIIIe siècle, avec façade du XIIe (la façade actuelle est du XIXe). La nef était affectée au service pastoral et le grand autel était placé au milieu du transept, sous la tour. Orienté à l’Est, l’édifice cultuel était formé d’une nef de cinq travées avec deux bas-côtés et coupée par un transept portant une petite absidiole voûtée en cul-de-four sur chacun des deux bras. Le bras sud dit de Saint-Sauveur était occupé par le cimetière des Bénédictines. Le bras nord, livré aux fidèles contenait les autels de la Passion et du Rosaire. Aujourd’hui il ne reste que l’absidiole du bras nord.
  • Au XVIIe siècle, les Bénédictines ont remplacé l’ancien chœur roman et son abside par un chœur très allongé et décoré de chaque côté de stalles en chêne d’un style sobre et élégant. Le chevet est plat. Contre sa face interne est appliqué, en lieu et place de l’autel disparu un buffet d’orgues, accompagné d’un magnifique retable baroque dont les colonnes de beaux marbres, aux diverses couleurs, sont surmontés de chapiteaux dorés. Ce retable, composé de deux étages, est richement orné de guirlandes de fleurs et de fruits, angelots joufflus, colonnes, palmes géantes… Dans sa partie supérieure un médaillon central figure la Sainte Trinité. Des statues, en plâtre, posées sur des consoles représentent quatre évangélistes[1]. Les religieuses démolissent une partie du chœur pour y construire leur oratoire.
  • Le 22 septembre 1790, le prieuré intègre la cure. Après la Révolution, l’église revient à la paroisse.
  • En 1794, le couvent des religieuses Bénédictines est incendié lors du passage des colonnes infernales. Dans le coin de l’absidiole nord, une petite porte donne accès à un couloir qui conduit à une sacristie du XVIIe siècle. Dans la première partie du couloir se trouve une petite fenêtre romane aujourd’hui murée. Dans la seconde partie, un peu avant la sacristie, on voit, appuyées contre le nouveau chœur, deux arcades romanes, basses et en plein cintre, soutenues par trois courts piliers, ronds et trapus qui supportent de gros chapiteaux sans ornements, du genre dit cubique.
  • Avant 1867, la nef n’avait pas de voûte, pas plus que les bas-côtés. Les grandes arcades en arc brisé sont anciennes, soutenues, redoublées par un arc semblable plus étroit, dont les pieds droits sont accolés aux faces correspondantes des gros piliers. Ceux-ci sont carrés et ornés à leurs impostes d’un simple tailloir ou filet, dont l’angle inférieur est abattu. Contre les deux autres faces qui regardent la nef et les bas-côtés, sont accolés de minces bandeaux plats, montant à hauteur des voûtes modernes. Ces minces bandeaux ou pilastres contribuent à donner aux gros piliers une coupe cruciforme. Sans doute supportaient-ils, jadis, les extrémités des entraits de la charpente, de la nef et des bas-côtés.
  • Des deux côtés de la nef, à la naissance des voûtes, court une corniche romane soutenue par des modillons en forme de figures grimaçantes. Les deux bras du transept ont des voûtes anciennes en arc brisé, sans nervure avec un doubleau en arc brisé qui divise chaque bras en deux travées.
  • La façade du bras sud est percée de trois baies romanes amorties en plein cintre, étroites et ébrasées. Celle du milieu est placée plus haut que les autres. La face ouest de chaque bras du transept est percée d’une petite fenêtre romane étroite et ébrasée.
  • Vers 1867-1870, l’église de la Trinité de Clisson subit des réparations importantes qui lui font perdre une grande partie de son intérêt. La grande façade principale romane du XIIe et celle du bras nord du transept, sont remplacées par une façade nouvelle et restaurées par l’architecte clissonnais Méchinaud. Seule, la tour carrée qui surmonte la croisée du transept a échappé aux réparations. Une tradition locale dit qu’elle portait une flèche en charpente jusqu’au XVIIIe siècle.
  • Au-dessus du grand portail de la nef, nous pouvons admirer les vitraux de l’artiste Madame Geneviève Couteau qui s’exprime ainsi :

« Autrefois les vitraux devaient non seulement éclairer l’église mais encore enseigner certains passages de la Bible ou de l’Evangile, servant ainsi de livre d’images aux fidèles. Le vitrail pose actuellement un problème différent : il faut avec la couleur des verres, occuper un espace et que cette verrière du fond de l’église soit, par ses lignes ascendantes et les couleurs, la prière. Les lignes, me disais-je, monteront comme deux mains jointes, jaunes, rouges, comme la flamme sur un fond bleu. Ce long cheminement oblique de triangles de couleurs chaudes sera le cheminement, à travers les ombres et les difficultés de la vie, résolu en son sommet dans le cercle étincelant de la vie éternelle. C’est ainsi que j’ai cherché longtemps, la composition de ce vitrail dont je souhaitais qu’il fut une prière lumineuse et constante et que le dernier regard des fidèles, sortant de l’église, en soit par ses derniers éclats, apaisés. » (Extrait du bulletin paroissial 14 avril 1967).

  • 1554 – René de Bretagne fut le premier prieur commendataire.
  • 1573 – Dans le clocher trois cloches en bronze sont installées. L’une d’elle, toujours en place, a été classée au titre des Monuments historiques, le 02-12-2016.
  • 1616 – Vénérable Monsieur Olier fondateur de la congrégation de Saint-Sulpice fut pourvu du prieuré de la Trinité.
  • 1622 – L’abbé Pierre Richard de la Vergne, né à Boussay, fut recteur de la Trinité.
  • 1672 – Le prieuré était à Jacques Lefebvre, docteur à la Sorbonne et archidiacre de Sens.
  • 1677 – Le prieuré était à un chanoine de Paris.
  • 1764 – Pierre Richard de la Vergne, né à Boussay en 1729, docteur en droit, avocat au Parlement de Paris, chanoine de Montaigu, fut nommé prieur-curé le 20 mars 1764. Il fonda un petit collège où se trouve la mairie actuelle. Estimé de ses paroissiens et du clergé du diocèse, il était surnommé ‘’le petit évêque’’ en raison de son influence dans le diocèse. Député aux Etats Généraux, il revint en Bretagne en 1789. Refusant le serment schismatique, il se cacha. II fut remplacé par l’abbé Gogué, recteur de Saint-Jacques. Pierre Richard de la Vergne fut arrêté à aux alentours de Clisson le 9 juin 1792 et amené à Nantes. Relâché, il s’exila au Portugal d’où il revint, après le rétablissement du culte. Décédé à Nantes en 1817, il sera inhumé à Boussay.
  • 1794 – Le couvent des religieuses Bénédictines fut incendié lors du passage des colonnes infernales. L’église n’a pas subi semble-t-il beaucoup de dommages.
  • 1809 – Les ruines du couvent furent acquises par Jacques-Charles Valentin.
  • 1967 – Inauguration des vitraux réalisés par Madame Geneviève Couteau.

[1] Les quatre évangélistes : saint Luc, saint Marc, saint Matthieu et saint Jean.