L’existence du Moulin de Plessard remonterait au XIVème siècle.
C’est un des joyaux de l’architecture « à la clissonnaise ».

Les moulins fariniers de Plessard sont attestés dès 1325, ils dépendaient de la Commanderie du Temple de Clisson.  A cette époque ils sont composés de 2 voies d’eau actionnant les meules à seigle et à froment.  Avant 1634, s’y ajoute une troisième voie d’eau utilisée pour un moulin à foulon. Au début du XVIIIe siècle, une moitié dépend encore de la Commanderie du Temple de Clisson, l’autre moitié appartient au maître papetier Jean Coui.

Incendiés pendant la guerre civile (Révolution française), les moulins sont rétablis par deux meuniers. Le moulin appartenant à la Commanderie du Temple a été vendu comme bien national à François Charraud et le second moulin acheté par Jean Housset.

Jean Housset fait partie d’une famille de gros meuniers clissonnais, que l’on retrouve également aux moulins du Château et de Persimon. Cette famille possède, à la fin de l’Empire, la presque totalité des droits d’eau, sur les trois chaussées de la Sèvre Nantaise, au pied de la propriété Lemot.

A la faveur de l’ouverture de la succession Charraud, en septembre 1821, François-Frédérique Lemot obtient ce qu’il désire, soit : l’adjudication à son profit de la moitié des moulins. Après d’âpres tractations, Jean Housset finit par lui céder, la moitié restante ; Lemot devient alors l’unique propriétaire du site de Plessard.

Mettant en avant ses goûts d’esthète et son désir de tranquillité, il refuse catégoriquement toute modification des lieux et n’accepte pas la proposition du négociant Lihoreau d’installer une filature de laine. Il s’occupe seulement d’obtenir des fermages réguliers (900 fr par an), sans envisager d’autres perspectives.

Jusqu’en 1851, le site reste inchangé. Le fils du sculpteur, le baron Barthélémy-Frédéric-Olivier Lemot décide la reconstruction complète des lieux et veut un aménagement moderne afin d’augmenter la puissance disponible (deux roues nouvelles, de 5 m de diamètre et de 2 m de largeur). Le projet est confié à Paul Méchinaud qui conçoit l’architecture des bâtiments à la clissonnaise (1851-1854).

Faute de contrecarrer les projets envahissants des filatures d’amont (Chéguillaume à la Feuillée) et d’aval (Lenoir, au Pont St-Antoine), Lemot risque, à terme, de perdre ses droits et de disparaître. Reprenant le coursier central, il reconstruit un premier édifice, appuyé sur l’ilot contigu à la chaussée. Ce bâtiment, élevé sur trois niveaux adopte d’abord des arcs surbaissés (entrées d’eau et encadrement de baies) puis renoue avec le plein cintre clissonnais (54 ouvertures). Il sera ensuite prolongé vers la rive (installation d’une seconde roue). Le système installé est un succédané amélioré du procédé dit à l’économique, avec blutterie à l’étage.

L’ensemble se prête mal aux extensions futures. Ainsi en 1864, lorsque le minotier Minguet installe un moteur supplétif, il doit adopter une machine à vapeur locomobile.

De 1890 à 1915, M. Raoul transforme le site de Plessard en usine électrique pour alimenter une partie de la ville de Clisson. Sont ajoutés sur le flanc aval, les décrochements, les tours et les contreforts.

Par la suite, l’usine sert de chamoiserie-mégisserie (famille Huet). Restauré vers 1967/1968 par M. Georges Méneux, il sera vendu en 1973 à la commune de Clisson pour y installer un centre de loisirs et des gîtes ruraux. La base de Canoë Kayak était déjà présente dans les lieux depuis 1966.

La chaussée est constituée de maçonnerie et de blocs de rochers. L’implantation est en biais (amont en rive droite). Ses caractéristiques : longueur 79 m, largeur en crête 0.40 m, hauteur de chute 1.50 m. Un vannage existe entre la chaussée et le bâtiment avec trois vannes (largeur 1 m, hauteur 1.35 m).