Au début du XXe siècle, le pouvoir central s’intéresse à l’ouverture de nouvelles routes pour faciliter la circulation de ses troupes. La route Nantes-Poitiers passe alors en contrebas, par le petit pont gothique de St-Antoine.

La loi du 27 juin 1833 établit la construction de routes stratégiques dans les départements de l’ouest de la France. Il est alors envisagé la réalisation d’un viaduc enjambant la Moine permettant, ainsi, d’éviter la traversée de Clisson.

Œuvre du Nantais Charles-Auguste Jegou d’Herbeline, le viaduc est achevé en 1841. D’une longueur totale de 124 m et d’une largeur de 8.20 m, ce viaduc comporte 15 arches dont la plus haute s’élève à 14.80 m au-dessus de l’étiage.

Sous le viaduc, on peut s’imaginer être dans une cathédrale gothique : la perspective des piles du viaduc ressemble en effet à une voûte sous croisée d’ogive.

Le 30 août 1944, les Allemands se replient mais auparavant ils ont placé des charges explosives au pied d’une pile. Deux arches devront être reconstruites.

Du haut du viaduc, vous avez un des plus beaux panoramas de la ville de Clisson.

  • Depuis le Moyen Âge, les voyageurs souhaitant se diriger vers Poitiers devaient emprunter le pont St-Antoine pour franchir la rivière de la Moine. Ils accédaient ensuite à la route stratégique par un chemin difficile et encombré de gros rochers.
  • A la suite de la tentative de soulèvement par la duchesse de Berry en Vendée (1832), et pour prévenir le retour des guerres civiles qui ont sévi dans les départements de l’Ouest de la France, le roi Louis-Philippe décide la construction d’un réseau de routes supposé faciliter, en cas d’insurrection, une arrivée très rapide des forces armées et l’approvisionnement des troupes. La loi du 27 juin 1833 établit un système de routes stratégiques dans l’Ouest de la France réparties entre huit départements (Ille-et-Vilaine, Charente-Inférieure, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe, Deux-Sèvres, Vendée, Loire-Inférieure). Les routes sont au nombre de 38 et sont soumises aux autorités militaires. Les soldats sont mobilisés et initiés aux travaux publics.
  • La route stratégique Nantes-Poitiers est opérationnelle en 1837[1]. Un avant-projet avait déjà été élaboré, dès 1812, par l’ingénieur des ponts et chaussées M. de Juvigny.
  • Pour franchir la Moine, un viaduc est réalisé. C’est un ingénieur nantais, Charles-Auguste Jegou d’Herbeline, qui en dresse les plans et devis en août 1835. L’ouvrage sera achevé en 1841.
  • Ce viaduc, d’une longueur totale de 124 mètres[2] et d’une largeur de 8,20 m, comporte 15 arches, 14 piles et deux demi-piles. La plus haute des arches s’élève à 14,80 mètres au-dessus de l’étiage. Il est construit en pierre de granit du pays provenant de la carrière du Magnan située à 4 km du pont, des coteaux de Gervaux, de Gaumier et des Courtillais (rive droite de la Sèvre).
  • Le profil du tablier descend en pente douce vers la Trinité, révélant un dénivelé d’un mètre entre les deux extrémités du viaduc.
  • Lorsqu’on se trouve sous celui-ci, la perspective des piles ressemble à une voûte sous croisée d’ogive : c’est la « cathédrale» de Clisson. L’originalité de cet ouvrage vient de sa conception. La chaussée n’est pas portée par des voûtes en berceau mais par des voûtes d’arête obtenues par l’intersection de voûtes en plein cintre transversales avec une voûte ogivale longitudinale.
  • Fin août 1944, les Allemands se replient, mais auparavant ils placent des charges explosives au pied d’une pile. Deux arches, situées en limite de la commune de Gétigné, devront être reconstruites : la onzième totalement détruite et la douzième très endommagée.
  • Du viaduc, un vaste panorama s’offre à nos yeux : château médiéval, ville de Clisson, Garenne-Valentin …

[1] Classement de l’axe Nantes-Poitiers, en 1837 : RS 1 – En 1862 : RN 149 – Aujourd’hui : RD 149.

[2] Longueur du viaduc : 106.80 m avec, aux extrémités, des culées de 8.60 m, soit une longueur totale de 124 mètres.