- Au XIe siècle, c’est un ancien prieuré bénédictin relevant de Saint-Jouin-de-Marnes, en Poitou, l’église Saint-Jacques a été construite au XIIe siècle.
- Placée sous le vocable de Saint Jacques le Majeur, cette église est régulièrement fréquentée par les pèlerins ou jacquets se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle.
- Ce pèlerinage prend de l’ampleur dès le XIe siècle, avec la reconquête de la péninsule Ibérique par les chrétiens sur les musulmans.
- Clisson se trouve, dès cette époque sur l’itinéraire Nantes-Parthenay et l’église Saint-Jacques est un relais pour les pèlerins. On peut remarquer sur une des parois de l’église une petite sculpture représentant une clé avec, dans son anneau, une croix de Malte. Cela indique qu’il s’agissait d’un prieuré pouvant accueillir des pèlerins se rendant sur le lieu de pèlerinage.
- L’église romane Saint-Jacques date de la fin du XIIe siècle. Elle ne présente actuellement que sa nef. Son abside, transept et clocher ont été détruits au XIXe siècle.
- L’édifice est aujourd’hui un bâtiment à peu près rectangulaire orienté de l’Ouest vers l’Est. Il est soutenu par cinq contreforts glacis.
- La façade regardant vers l’Ouest est percée d’une porte en arc brisé, inscrite en retrait, dans un arc de plus grande portée et au-dessus d’une étroite fenêtre ébrasée.
- L’extrémité de la nef présente une grande ouverture en arc brisé, ancien arc triomphal qui donnait accès au carré du transept.
- A l’origine, cette église romane, entourée de son cimetière, était assez grande et consistait en une nef, deux bras de transept, le tout couvert de simples lambris, une abside voûtée et un clocher cubique, couvert en tuiles et renfermant trois cloches.
- L’édifice contenait deux chapelles, une de chaque côté de l’arc triomphal. La sacristie était derrière le chevet.
- La charpente, assez curieuse, porte aujourd’hui quelques grossiers ornements et se fait remarquer par des entraits qui semblent sortir des gueules de crocodiles sculptées à chacune de leurs extrémités. Sur l’un des entraits la date de 1583 est gravée dans le bois, année au cours de laquelle la charpente a été posée, en remplacement d’une plus ancienne.
- Dans la nef se trouvait l’autel de la confrérie des Agonisants. Son retable était orné d’un tableau représentant un malade gisant sur son lit avec, près de lui, sa femme. A sa gauche, un diable avec sa fourche, mais tenu en respect par saint Michel armé d’une lance, à sa droite, un prêtre l’exhortant à bien mourir. Il fallait donner un écu pour entrer dans la confrérie des Agonisants.
- Au moment de l’agonie d’un confrère, la cloche tintait à Saint-Jacques : chacun quittait aussitôt son travail et se mettait en prière pour le malheureux souffrant. Quant un confrère était décédé, l’un de ses compagnons, vêtu d’une dalmatique noire, ornée de têtes et d’os de morts et agitant deux clochettes, allait dans tous les carrefours, annoncer à haute voix la mort et l’heure de l’enterrement du défunt.
- L‘église Saint-Jacques devint paroissiale au XVe siècle. La paroisse Saint-Jacques n’était pas très grande et s’arrêtait à la porte principale de la cité close de Clisson (Porte Saint-Jacques).
- Le 29 mars 1789, le Tiers Etat des paroisses de Notre-Dame, la Trinité, Saint-Jacques et Saint-Gilles se réunirent dans l’église Saint-Jacques pour y rédiger leurs cahiers de doléances.
- Sous la période révolutionnaire, cette église ne fut pas incendiée. En 1792, elle fut transformée en temple décadaire, où l’on proclamait des lois et célébrait des mariages. Les statues de saints furent remplacées par deux déesses peintes sur des planches de bois, l’une tenant une balance et l’autre le livre de la Loi.
- Désaffectée à la fin du XVIIIe siècle, l’ancienne église a longtemps servi de dépôt à des chiffonniers.
- Elle est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1941.
- Propriétaire de l’ancienne église St-Jacques depuis 1967, la ville de Clisson œuvre à sa conservation, ainsi qu’à son animation. C’est un espace culturel, avec une programmation annuelle.
- En 2004, un jardin médiéval a été aménagé sur un espace bordant le côté sud du bâtiment.
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