Ce temple érigé sur le coteau Saint-Gilles est classé Monument Historique depuis le 14 mars 1988. Il doit son nom à l’amitié qui unit les frères Cacault au sculpteur François-Frédéric Lemot, initiateurs et créateurs de l’architecture italianisante de Clisson au début du XIXe siècle. Pierre Cacault souhaite élever un mausolée à la mémoire de son frère François décédé à Clisson le 10 octobre 1805, mais il n’a pas les moyens financiers suffisants.

  • C’est François-Frédéric Lemot qui va aider son ami dans la réalisation de son projet. Il se porte acquéreur de l’ancienne chapelle Saint-Gilles-et-Saint-Brice et ses dépendances fin 1808. Les bâtiments font partie du cimetière qui sert, depuis fort longtemps, à l’inhumation des paroissiens de tout le territoire clissonnais, sauf la Trinité.
  • Paul de Berthou indique dans son ouvrage « Clisson et ses monuments » « … l’église St Gilles et St Brice avait été grande et belle mais qu’un seigneur de Clisson avait fait réduire ses proportions parce qu’elle dominait de trop près le château et constituait pour lui un danger en cas de siège ».
  • L’église, remaniée, comportait deux chapelles formant bras de croix, l’une dédiée à la Sainte Vierge et l’autre à Saint Jean l’Evangéliste, dont la confrérie siégea un temps en ces lieux. Un petit clocher, contenant deux cloches, s’élevait à la croisée du transept.
  • Pierre Cacault décède le 29 janvier 1810. François-Frédéric Lemot reprend le projet et décide que le monument sera dédié à la mémoire des deux frères. En 1811, il fait l’acquisition de terrains sur le coteau Saint-Gilles et demande à l’architecte Mathurin Crucy d’établir les plans.
  • Le premier projet s’inspire des temples grecs. Crucy propose un plan représentant un temple périptère d’ordre dorique, sans base, avec six colonnes en façade, surmonté d’un fronton. Lemot simplifie le plan, retenant une « cella » et quatre colonnes doriques surmontées d’un fronton triangulaire en façade. Ce choix rappelle le Temple de la Sybille à Tivoli et se retrouve dans d’autres monuments contemporains (Temple de l’Amitié à Belz, monument commémoratif des victimes de Quiberon à Auray).
  • Le Temple de l’Amitié est édifié entre 1812 et 1824 sur les anciennes fondations de l’église paroissiale de Saint Gilles. Les chapelles latérales sont rasées, leurs fondations serviront plus tard à l’élévation d’un petit transept de forme dissymétrique. L’ancienne nef est abattue et les murs remontés dans l’alignement de ceux du chœur, avec la porte d’entrée du côté du cimetière actuel.
  • Il faut plusieurs années avant que la couverture ne soit posée et le crépissage terminé (1824).
  • Ce temple devait recevoir les tombeaux des Cacault. Antoine Peccot (1766-1814), ami de Mathurin Crucy, des Cacault et de Lemot, avait proposé, avant 1814, que soit inscrite une dédicace vis-à-vis de Messieurs Cacault. Le poème invitait le passant à se souvenir des talents, des vertus et des prodigues bienfaits de ces deux frères. L’inscription ne fut jamais gravée. Les tombeaux ne seront pas réalisés car Ies héritiers Cacault n’ont pas autorisé le transfert des cendres de Pierre et de François (inhumés à Nantes).
  • Le 6 mai 1827, François-Frédéric Lemot décède à Paris. Son corps, rapatrié à Clisson le 18 mai, repose dans le Temple.
  • Le 17 septembre 1829, cet enfeu sera béni par le vicaire de Notre-Dame. Il deviendra une chapelle désignée : « Chapelle Lemot» ou « Chapelle de la Sainte Vierge ». La permission fut accordée d’y chanter la messe de station le jour de Saint Marc, ainsi que le jour des Rogations et d’y dire des messes basses de dévotion.
  • Le monument a fait l’objet d’une restauration en 1995.